Court COMMENTAIRE de la 1ère lecture du 33ème dimanche ordinaire 19 11 23
Lecture du livre des Proverbes 31, 10-13. 19-20.30-31
Une femme parfaite, qui la trouvera ? Elle est précieuse plus que les perles !
Michel Marty diacre du diocèse de Troyes - Paroisse Saint-Bruno
Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressources. Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie. Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers. Elle tend la main vers la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau. Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.
Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange. Célébrez-la pour les fruits de son travail : et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange !
Il est difficile de donner une date à la rédaction du Livre des Proverbes, sans doute entre le Xᵉ et le Vᵉ siècle avant Jésus-Christ. Il me semble intéressant de donner la signification du mot Proverbe, car il vient du mot « mashal » en hébreux qui désigne à la fois proverbe, mais aussi jugement, énigme, parole de sagesse.
A une époque où la femme ne comptait pas beaucoup dans la société, je me réjouis de trouver que, dans la Bible, l'on pouvait parler d'elle de manière élogieuse et qu'elle y avait toute sa place. Il faut se rappeler que, dès la création (Livre de la Genèse), Dieu créa l'humanité, sans sexisme, à son image, car il est écrit « noir sur blanc » que le 6ᵉ jour, il les créa homme et femme en leur donnant pouvoir sur la création.
On est loin du « soit belle et tais-toi » (nous savons bien de toute façon que Dieu ne juge pas sur les apparences, si belles soient-elles, mais sur ce qu'il y a à l'intérieur du cœur). C'est une image « idéale » de la femme qui nous est rapportée ici par des hommes croyants : s'occupant bien de son époux, de son intérieur, mais ouverte aux personnes en difficulté, donc généreuse. Le bonheur pour l'époque ?
C'est une vie simple et modeste, faite de tous les petits gestes quotidiens. Marie-Noëlle THABUT dans son commentaire n'hésite pas à écrire :
« Ses activités, telles qu’elles nous sont décrites ici, ressemblent à l’idée que nous nous faisons de la femme au foyer ; et on sait bien que ce n’est pas ce qui attire le plus en ce moment ; mais replaçons-nous dans le contexte historique : l’auteur ne prend pas parti pour ou contre la femme au foyer ; et d’ailleurs, qui dit « femme au foyer » ne dit pas femme cloîtrée, privée de toute vie sociale : dans d’autres versets de ce poème, il montre le rôle social qu’elle tient dans sa ville en participant entre autres à des activités commerciales et à des œuvres de charité. Grâce à sa liberté de mouvement et à sa disponibilité, elle est un maillon très important du tissu social . »
Un peu plus loin, Marie-Noëlle écrit : « la femme idéale, c'est celle qui s'est laissé imprégner par la sagesse de Dieu, elle est un reflet de la sagesse de Dieu. » Un peu plus loin, elle poursuit : « la femme est un cadeau fait à l'homme pour son bonheur ».
Personnellement, je me réjouis toujours de rencontrer, sur notre paroisse, des femmes qui ressemblent à ce portrait. Nous sommes loin du portrait « macho » que décrivent certains hommes qui vont jusqu'au féminicide.
Lors des sessions de préparation au mariage, ce texte est proposé, parmi d'autres, aux futurs époux à l'occasion de leur mariage, car l'alliance d'un couple n'est pas sans analogie avec l'alliance qui lie Dieu et son Peuple Élu.
Cette semaine, ayons une pensée pour tous les sinistrés à cause des pluies diluviennes. Prenez soin de vous et soyez bénis.